Se repérer sur la Terre
Des technologies complémentaires


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La réponse ultime

Nous avons vu que les avancées techniques majeures ont chaque fois impliqué la prise en compte d'une dimension supérieure. Le couplage trigénal ne peut pour autant masquer l’intérêt des autres instruments. Si les avancées techniques majeures ont chaque fois impliqué la prise en compte d'une dimension supérieure, elles n’ont rien rendu obsolète.

Au début des temps, l'homme créa la première dimension : une droite, un axe utilisé pour définir deux sens opposés d'un même vecteur : le Nord et le Sud. Cette détermination unidimensionnelle de l'espace fut à l'origine de la définition du cap, nécessaire pour effectuer des trajets cohérents. C'est ainsi que naquirent boussole et son frère compas, exploitant les caractéristiques relativement stables du champ magnétique terrestre.
L'homme s'aperçut alors qu'en intégrant une dimension supplémentaire, il pourrait déterminer non plus seulement son orientation, mais aussi sa localisation sur un plan. La Terre était encore plate, et de l'union du sextant et des instruments ancestraux apparu un rejeton controversé : la deuxième dimension. Une estime désormais calculée, basée sur plusieurs facteurs pour matérialiser un trajet sur le plan, permit aux hommes de découvrir de nouveaux horizons, en particulier que ces horizons ne signifiaient rien d’autres que la sphéricité de leur planète. Imaginez leur désarroi ! C’est alors que l’homme décida de regarder vers le ciel. Au cours de son ascension spirituelle, il comprit l’intérêt d’une variable pesante - la pression - pour mesurer sa hauteur par rapport à un fondement de référence. La mer. Les grands navigateurs ayant toujours été des marins, c’est le niveau des océans qui fut pris pour base à la mesure de l’élévation. Ainsi éclot l’altimètre.
En observant attentivement une trentaine de vautours dans leur sempiternels errements, l’homme décida qu’il pourrait lui aussi être la proie de satellites artificiels. Il mit donc au point une balise spatiale pour vérifier leurs éphémérides et un calcul triangulatoire afin de tirer le meilleur profit du survol intempestif de quelques objets volants à deux dizaines de milliers de kilomètres d’altitude.

Ces avancées sont le fruit de la curiosité humaine : tandis qu'avec une boussole se dénude la relativité des horizons, l'altimètre permet la connaissance de son élévation karmique et le G.N.S.S. guide hommes et missiles à travers les terras incognitas. Tous concourent en fait au même dessein : le repérage, la réponse à la question fondamentale : où suis-je ? Que se soit à pied, en bateau ou en avion, chaque instrument doit être confronté aux autres pour obtenir la réponse ultime. Avec un nombre croissant de technologies de navigation, les couplages sont donc plus que jamais d’actualité. Information cardinales et d’altitude reportée sur une carte topographique, odomètre comparé aux mesures GPS de distances horizontales, compas gyroscopique et sextant pour les skippers téméraires, c’est l’apport d’informations complémentaires ou contradictoires qui permet d’établir une relation de confiance entre l’homme et la mesure.

 

Ne vous êtes-vous jamais demandé pourquoi Christophe Colomb s'était trompé de continent ?